L’aventure d’un défricheur, Paul Adam, à l’occasion de la cession d’ITL

Noémie KNIPPER • 14 décembre 2023

Paul Adam est un passionné, un double passionné même ! Primo de marketing direct dont il a été un des défricheurs en France avec la société ITL. Il l’a dirigée de 1987 à 2004, avant de la racheter. Secundo de terroirs, de spécialités culinaires régionales et de producteurs auxquels il consacre aujourd’hui un projet d’envergure : l’Observatoire des Produits du Terroir.


Il y a quelques mois, accompagné par MBA Capital Strasbourg, il a revendu à Klarsen sa société ITL, son « navire amiral » comme il la nomme, parmi la douzaine de sociétés qu’il a possédées ou auxquelles il a participé.


Il revient sur cette cession et nous donne au passage sa vision du marché des datas.

Quand vous êtes-vous senti prêt à céder ITL ?


À 50 ans déjà, j’avais envisagé de me retirer pour vivre d’autres aventures, un tour du monde en moto entre autres… J’ai pourtant attendu 15 ans de plus pour passer à l’acte ! À l’époque, ce n’était pas le bon moment, j’avais encore des projets à réaliser chez ITL. De mes entreprises, elle était celle qui fonctionnait le mieux. ITL m’a énormément apporté, stimulé. J’ai pu explorer dans de nombreuses directions et l’élever au rang de n°1 français dans la location de fichiers comportementaux, à une époque où les techniques de marketing direct étaient à leur apogée. Par la suite, quand le digital est monté en puissance, j’ai recruté pour intégrer cette spécialité dans mes effectifs mais je me suis heurté à certaines difficultés. Cela a joué dans ma décision de passer la main.

Un homme en chemise blanche sourit à la caméra.

Vous aviez alors un projet de cœur pour lequel vous souhaitiez dégager du temps ?


Oui, je murissais en parallèle une idée qui avait germé il y a une douzaine d’années : la valorisation des spécialités culinaires et des producteurs en régions. J’aspirais à utiliser mes compétences dans les datas pour créer l’Observatoire des Produits du Terroir. Ce référencement à l’échelle nationale et les belles perspectives de développements associés que j’avais en tête nécessitaient que je m’y consacre pleinement. La cession d’ITL s’est ainsi précisée.


La revente de votre entreprise à un repreneur externe était-elle votre idée première ?


Non. Même si c’est la vie des sociétés de changer de mains ou d’actionnaires, quand j’ai envisagé la cession, je projetais une reprise par trois de mes cadres salariés. La période du Covid a malheureusement refroidi les ardeurs et fait naitre des craintes. Après la deadline du 1er janvier 2022 que je m’étais fixée, les planètes ne s’étant pas alignées pour un rachat en interne, j’ai œuvré pour un plan B : la revente à une société externe. Cela s’est donc fait autrement. Mais je ne regrette rien, tout s’est très bien passé, avec l’accompagnement qualitatif de MBA Capital Strasbourg.


Vous êtes donc satisfait de la prestation de MBA Capital Strasbourg ?


Tout à fait. MBA Capital inspire confiance. La recherche de repreneurs potentiels a été très large et Pascal Kim m’a bien informé de l’avancement du dossier avec des points à date très réguliers. Je n’avais pas pensé à l’entreprise Klarsen, c’est MBA qui a eu l’idée de la contacter. Cela est alors apparu comme une évidence car nous nous connaissions bien avec le fondateur de Klarsen, Julien Parrou. MBA Capital a fait preuve de beaucoup de diplomatie, surtout dans les moments plus tendus.


Quelques mois après la finalisation de l’opération de cession d’ITL à Klarsen, quel rôle avez-vous dans l’entreprise ?


J’ai une mission d’accompagnement prévue au contrat jusqu’au 31 décembre 2023. Je me concentre sur des dossiers porteurs de développements futurs et ceux qui impliquent la société de communication de mon fils, partenaire d’ITL. Cette dernière conçoit les supports demandés par nos clients au-delà de la production de datas : mailings, catalogues, emailings. Les 3 lettres d’ITL sont toujours d’actualité : Informatique, Traitements de fichiers, Location d’adresses. Elles sont aujourd’hui regroupées sous d’autres appellations : data management, software (avec Dafi), digital.

Régulièrement, j’accompagne la directrice commerciale d’ITL en rendez-vous clients avec le dirigeant de Klarsen pour que nous puissions présenter nos compétences complémentaires.


Plus concrètement, précisez cette complémentarité entre ITL et Klarsen


De plus en plus d’opérations print (catalogues, mailings…) sont désormais boostées par des opérations digitales, et vice-versa. De nombreux opérateurs de vente à distance ont franchi la barre des 50 % de commandes passées en ligne à la suite de l’envoi de leurs catalogues de fidélisation. Et contrairement aux idées reçues, le print fonctionne très bien pour transformer et réactiver les prospects digitaux, appelés leads… à condition de bien segmenter et d’enrichir la donnée au préalable. Ainsi en combinant les moyens digitaux de Klarsen et la puissance de l’équipe de datamining d’ITL, nous présentons une offre répondant parfaitement à l’évolution des nouvelles attitudes des consommateurs.


Parlez-nous d’une problématique client que vous continuez de suivre


Les PME alsaciennes auxquelles je suis attaché ont besoin de la data pour survivre et lutter contre une concurrence qui opère en mode bulldozer. Fabricant centenaire de chaussettes, Labonal en est le parfait exemple. Premier producteur français il y a encore quelques années, la marque a dû réduire sa voilure pour subsister et se concentrer sur le haut de gamme. Malgré son âge, la société n’avait jamais fait de vente à distance ou uniquement via son site internet, sans réelle stratégie d’acquisition ou de segmentation. Ainsi, les compétences complémentaires de la data et du digital lui sont aujourd’hui utiles. Sans passer par les GAFAM et en contrôlant l’image de marque. Notre mission s’inscrit ici dans un projet de recentrage sur la vente en B to C.


Que symbolisez-vous pour Klarsen ?


La continuité je pense sur les clients de longue date, et la garantie de faire perdurer des méthodes traditionnelles qui fonctionnent. Je suis un « passeur de relation ». L’objectif est que Klarsen intervienne progressivement sur les clients historiques d’ITL en bâtissant des opérations d’acquisition, d’emailings, et ensuite de référencement. Mais attention, il faut d’abord consolider la fidélisation !


Rembobinons le fil des datas. Comment fonctionnait ce marché à vos débuts dans les années 80 ?


Ah, ce n’était pas l’intelligence artificielle qui permettait de trouver le meilleur profil pour vendre des assurances ! C’est en testant des fichiers que nous nous sommes aperçus que les personnes qui couponnaient sur France Dimanche, celles qui étaient accros aux horoscopes ou qui commandaient leur thème astral, performaient à un taux de 300 à 400 % plus élevé que la moyenne quand on leur proposait des produits de protection. Elles avaient besoin d’être rassurées sur leur avenir. Ainsi, nous avons découvert il y a 40 ans ce qu’était un persona, le client type idéal. Avec une forte intuition, nous avons alors dupliqué ce modèle d’appétence croisée en mettant en rapport des personnes qui avaient des fichiers d’acheteurs de vin avec des personnes qui achetaient du café ou du foie gras. En a découlé une communauté de producteurs permettant l’échange et la location de fichiers cibles en toute sécurité. L’arrivée d’internet a changé la donne et la suspicion sur les données engendrée par les GAFAM a débouché sur la création du RGPD.Il était indispensable de créer un contrepoids à cette force pour réguler sa gestion des données.


Cette suspicion sur l’usage des données n’a-t-elle pas amené un paradoxe ?


Un énorme paradoxe. Le buzz autour du RGPD a rendu les usagers craintifs alors qu’ils n’ont jamais autant ouvert les vannes pour livrer leurs informations personnelles. Les algorithmes ont désormais une manne à disposition, gratuite de surcroit. Alors que la location de données pour recruter des acheteurs ciblés coutait très cher à une époque plus ancienne, entre 20 et 40 euros l’adresse. D’ailleurs, plus la donnée coutait cher, plus les opérateurs avaient confiance dans l’intermédiaire qui vendait les fichiers, avec la conscience qu’ils étaient précieux. L’actuelle production en masse de données, transmises par les consommateurs eux-mêmes, a banalisé les datas.


Vous n’êtes pas tendre avec les GAFAM ?


Les datas ont envahi les process marketing mais je trouve qu’elles sont souvent mal utilisées, notamment lorsque les annonceurs s’en occupent eux-mêmes. D’un côté se trouvent les sociétés commerciales qui produisent de la donnée via leur site de vente en ligne, de l’autre les consommateurs qui en fournissent également à longueur de journée, en téléchargeant, en communiquant, en partageant des infos sur les réseaux, en effectuant des recherches sur les moteurs de recherche… Toutes ces informations compilées par les GAFAM leur permettent d’avoir un pouvoir colossal, de se positionner comme des tiers incontournables. Leur aura dépasse largement la perception de n’importe quel autre prestataire de la place. Je comprends la fascination suscitée auprès des nouveaux acteurs du marketing mais conserver les moyens d’exercer un contre-pouvoir me parait sain.


Quels conseils donneriez-vous à des dirigeants d’entreprises qui envisagent de revendre leur affaire ?


Je dirais qu’il ne faut pas y aller à reculons et suivre son instinct pour sentir le vrai moment où on est prêt. Bertrand Piccard, initiateur de Solar Impulse, a dit :« Quand on trouve de meilleurs vents porteurs, il faut les suivre… et pour les trouver, il faut savoir lâcher du lest ». J’adhère !

Un gros plan d'une personne tenant la main d'un enfant.
par Noémie KNIPPER 24 octobre 2022
D’après les propos recueillis auprès de Bertrand Knipper et Pascal Kim, MBA Capital Strasbourg Depuis de nombreuses années, MBA Capital accompagne des dirigeants de PME et ETI souhaitant céder leur entreprise familiale. À l’heure de prendre leur retraite, ces hommes et femmes ont vécu une grande part de leur vie professionnelle entourés de membres de leur famille. Certains détiennent des capitaux dans cette entreprise qui porte souvent leur patronyme, et dans laquelle ils ont pris de nombreuses décisions collégiales. La succession du « capitaine du navire » pose de nombreuses questions. La famille restera-t-elle aux commandes ? Un enfant, ou petit-enfant, est-il à même de reprendre les rênes ? Un membre du management a-t-il été formé pour ce rôle ? Comment mener une recherche de repreneur externe et s’entendre ensuite avec un nouveau patron, de nouvelles méthodes ? Voici notre vision. Elle débute par un conseil : même s’il est question de la famille, donc de personnes qui ont une place importante dans votre vie et votre cœur, il est important de ne pas laisser l’irrationnel ou l’émotion guider ce processus de cession ô combien capital pour la suite de la performance de l’entreprise.
Un gros plan d'un tas d'écrous et de boulons métalliques.
par Noémie KNIPPER 19 août 2022
En mai 2022 se signait le rattachement de la société Garelly, négociant en fixation industrielle, au groupe familial français Baelen, spécialisé dans la reprise de PME performantes. L’accompagnement du dirigeant Olivier Schon par Bertrand Dufay – MBA Capital Strasbourg – a permis de mettre en valeur le potentiel de Garelly, entreprise en plein développement, sur un marché rencontrant une demande croissante. Sa forte implantation sur tout le territoire Grand Est, sa notoriété auprès des clients comme des confrères, sa qualité de service reconnue et sa structuration en 4 pôles autonomes (achats, commercial, logistique et comptabilité-RH) ont séduit le repreneur.
Une voiture noire est garée sur un parking devant un immeuble.
par Noémie KNIPPER 23 mai 2022
Alain Hoffarth, Président du groupe HOFFARTH, nous donne son point de vue sur le marché funéraire. Dans le cadre de ses différentes expertises sectorielles, MBA Capital vous propose une interview portant sur un marché pas comme les autres, avec un professionnel pas comme les autres, accompagné par Pierre Schott dans son développement. Alain Hoffarth qui dirige un groupe d’une centaine de personnes, défend envers et contre tout une conception du métier bien fait et porte un regard inquiet sur les évolutions en cours.
Un gros plan d'une personne utilisant une tablette.
par Noémie KNIPPER 3 mars 2022
MBA Capital réorganise le capital de CLIQ DIGITAL En participant à la réorganisation de capital de CLIQ DIGITAL, groupe du numérique coté à Francfort, MBA CAPITAL réaffirme sa franchise IT et sa capacité à traiter des transactions à l’international en face de groupes côtés. Traiter des blocs minoritaires : un accompagnement souvent méconnu L’accompagnement à la cession s’entend principalement auprès des actionnaires majoritaires ; faut-il pour autant considérer que les actionnaires minoritaires doivent rester seuls, en particulier dans un contexte très international ? C’est là tout le sens de l’intervention de MBA Capital (Bertrand DUFAY / Bernard LECHAT) dans le cadre de la réorganisation du capital de CLIQ DIGITAL, société de streaming cotée à Francfort (ISIN : DE000A0HHJR3). Définir les termes d’une transaction équilibrée La situation d’actionnaire minoritaire peut présenter des inconvénients au premier rang desquels une liquidité moindre par rapport au bloc majoritaire qui : Reste à l’initiative concernant le vote de dividendes ; Est souvent le seul acquéreur possible des minoritaires par le jeu des pactes d’actionnaires ou des statuts (préemption et/ou agrément). Toutefois, il est souvent de l’intérêt des parties d’organiser la liquidité des minoritaires par la combinaison de différents moyens (rachat de titres, rachat en numéraire, échange de titres…) comme ce fut le cas pour CLIQ DIGITAL. La tâche première de MBA Capital fut de comprendre les enjeux et contraintes des parties avant de négocier les termes d’un accord équilibré impliquant un échange de titres et un paiement en numéraire. Des capacités d’accompagnement à l’international dans un marché sans frontières Vecteur de la globalisation, le secteur des Nouvelles Technologies s’est construit dans un environnement sans frontières, avec des langages & technologies devenus universels, des communautés globales d’utilisateurs… Par construction, c’est le secteur dans lequel le M&A est mondial. Le Groupe CLIQ DIGITAL est à cette image : de la diffusion en ligne de contenus multiples (audio, films, journaux et peut-être demain des jeux en ligne ?) vers des abonnés dispersés sur tous les continents. Cet environnement se retrouve également dans le management et l’actionnariat de CLIQ Digital bâti au gré des développements et partenariats avec la France notamment, desquels a résulté la présence d’actionnaires minoritaires dans la principale société opérationnelle du Groupe CLIQ DIGITAL. Sécuriser la transaction dans un environnement juridique étranger Définir les termes d’un accord global sous forme de « Term Sheet » est une chose, mais il convient de s’assurer du caractère sécurisant de la documentation rédigée en anglais, sous droit néerlandais et avec des conditions préalables relevant du droit allemand. Il aura fallu le travail conjoint avec un cabinet de premier rang, LOYENS & LOEFF, maîtrisant comme MBA Capital les différentes dimensions de la transaction, pour négocier au mieux la documentation finale et ainsi sécuriser définitivement les clients. Pour en savoir plus : Bertrand DUFAY, MBA Capital Strasbourg-Europe Bernard LECHAT, MBA Capital Paris
Une femme tient une tablette d'où sort un réseau de personnes.
par Noémie KNIPPER 7 septembre 2021
La transmission d’une entreprise fait partie du cycle normal de la vie d’une société. Et pourtant, à part pour quelques serial-entrepreneurs rompus à la pratique de l’exercice, pour la majorité des dirigeants, elle n’arrive qu’une fois et vient souvent conclure une vie d’entrepreneur.
Un grand bâtiment avec mahytec écrit dessus
par Noémie KNIPPER 3 août 2021
Le géant allemand HENSOLDT acquiert MAHYTEC, la pépite française de l’hydrogène.
Une personne écrit dans un cahier avec un stylo.
par Noémie KNIPPER 1 juin 2021
Vendre son entreprise prend parfois des tournures imprévues et ne suit pas toujours un process linéaire. Sollicitations en amont, recherches d’un acquéreur étranger, transmission en deux fois, crise sanitaire et arrêt quasi complet de l’activité… C’est ce que nous raconte M. Gérard Durieux après avoir cédé fin 2020 l’entreprise d’objets publicitaires ObjetRama qu’il avait lui-même fondée en 2003. Quelle est l’histoire d’ObjetRama ? J’ai créé cette entreprise d’objets publicitaires en 2003. L’idée majeure à l’époque était de vendre par correspondance, grâce à des catalogues papier, une gamme complète d’objets publicitaires pouvant bien sûr être marqués aux couleurs de l’annonceur. Ces catalogues étaient envoyés à des adresses d’entreprises de tout secteur que nous louions dans le cadre de notre démarche commerciale. Avec l’expérience, je peux vous dire que le secteur de la pêche en haute mer est peu porteur pour notre activité mais que les coiffeurs sont de gros clients d’objets publicitaires ! En 2007/2008, notre site vitrine est devenu marchand pour permettre au client de visualiser son logo sur l’article choisi et de passer ses commandes. L’entreprise a vite trouvé sa place pour atteindre 28 millions d’euros de CA avec 115 personnes en servant 75 000 clients dont des groupes du Cac 40. Je précise que nous étions 3 actionnaires avec moi en majoritaire aux côtés de Francine Henninger et de la société IFS. Quels furent les facteurs clés de succès ? J’exerce dans le secteur des objets publicitaires depuis 40 ans et il y aura toujours besoin de stylos, de casquettes ou autres parapluies. Nous nous sommes positionnés sur des articles plutôt premier prix, ce qui ne signifie pas bas de gamme, que nous achetions auprès de grossistes européens. J’allais régulièrement en Chine étudier les tendances mais ne m’approvisionnais pas sur place. Ce positionnement prix s’est révélé gagnant. En outre, étant donné les volumes commandés, nous sommes devenus un faiseur de marché avec un fort pouvoir de négociation auprès de nos fournisseurs, ce qui a amélioré les résultats de l’entreprise. Enfin, nous nous sommes bâtis une réputation de sérieux, de réactivité et de faiseur de miracles ce qui est déterminant dans un secteur où les entreprises commandent toujours au dernier moment. Au prix de nombreuses nuits blanches, nous avons toujours tenu nos engagements et étions capables de livrer en 24 ou 48h les articles commandés, directement sur le stand d’un salon. Comment l’idée de céder votre société ObjetRama est-elle née ? Cette option de cession ne faisait absolument pas partie de mon plan malgré mes 70 ans tellement j’aimais mon métier et mes équipes ! En 2019, nous avons cependant été approchés par un grand groupe en vue d’un rapprochement. Le feeling est très bien passé et l’aventure m’enthousiasmait. Cette entreprise envisageait de reprendre 100% des parts et j’aurais pu les accompagner 6 mois/1 an. Puis les choses ont pris une autre tournure… C’est-à-dire ? Cette approche a suscité et réveillé des intérêts de notre 3ème actionnaire minoritaire, la société IFS qui s’est positionnée sur l’offre reçue. Je m’étais tellement projeté dans le projet avec l’autre acquéreur que j’ai refusé son offre, stoppant ainsi toutes discussions dans un contexte de très fort dynamisme commercial sur le dernier trimestre 2019. Alors que nous étions sur un trend annuel de 33 millions, survient le confinement du 17 mars 2020 qui provoque un arrêt quasi instantané de toutes les commandes. En 3 mois, je voyais cette magnifique société figée et cela m’a profondément marqué. Dès le déconfinement, l’activité a repris sur une bonne tendance. MBA Capital, que j’avais mandaté au moment de la première opportunité de cession, m’a présenté des contreparties potentielles à international et de très belles entreprises. Ils ont effectué un travail remarquable mais le climat était relativement attentiste. Nous avons envisagé d’autres options dont la vente en deux fois avec l’accompagnement de fonds d’investissements ; IFS est revenu frapper à la porte en septembre 2020 et le deal s’est conclu le 23 décembre 2020. Comment avez-vous été mis en contact avec MBA Capital Strasbourg ? Je connais Bertrand Knipper depuis longtemps, il a même été mon banquier. Chaque année ou presque, il s’enquerrait de mes projets et cette constance m’a touché. C’est donc tout naturellement MBA Capital Strasbourg que j’ai contacté pour cette opération. Heureusement que je me suis entouré de professionnels car je n’aurais jamais imaginé que vendre une société soit si compliqué et si dangereux. Je pense notamment à la garantie actif-passif, tellement structurante mais qui peut devenir un piège. Seules des personnes dont c’est le métier peuvent s’en charger et sécuriser le process. Bertrand Dufay était mon interlocuteur dédié lors de l’accompagnement, et à certains moments particulièrement denses Bertrand Knipper venait renforcer l’équipe. Le cabinet Juridique Adven a également été d’une aide précieuse. Ils ont tout géré, chaque étape et chaque nouvelle direction que l’opération a prise au cours de ces longs mois, dans un contexte si particulier. Il faut vraiment de la connaissance et du métier pour mener à bien ces transactions et c’est ce dont MBA Capital a fait preuve. Passer la main a-t-il été délicat pour vous ? L’aventure a été épique jusqu’au bout puisque nous avons signé le 23 décembre, qu’il fallait vendre et la société et le bâtiment et donc gérer les étapes avec finesse. MBA Capital, ainsi qu’Adven, ont parfaitement planifié ce phasage. Mais il restait à l’annoncer aux équipes avec lesquelles j’entretenais des relations d’une grande proximité. Impensable de le faire au moment de Noël… Je me suis retrouvé le 4 janvier sur Teams à parler à mes collaborateurs représentés par des initiales sur écran, et 30 minutes plus tard je faisais mes cartons. Pas simple… Mais je ne regrette pas mon choix car les mois écoulés ont été denses. Je laisse donc au nouveau propriétaire IFS, qui mène un projet multicanal sous la bannière POP Europe auquel s’intègre ObjetRama, le soin de développer une approche nouvelle de ce métier. Comme beaucoup de dirigeants, je ne pensais pas avoir besoin d’un accompagnement pour céder mon entreprise ObjetRama. En quelques jours à peine, je me suis aperçu que je ne pourrais pas y parvenir seul et MBA capital a tout de suite été très utile. Je souligne sans hésiter le grand professionnalisme de chacun au sein du cabinet. En outre, nous avons entretenu des relations vraiment agréables, presque amicales, pendant cette année. Et c’est très sécurisant lorsque l’on affronte de tels rebondissements !
Une vue aérienne d'un grand bâtiment avec un toit rouge
par Noémie KNIPPER 1 décembre 2020
Nicolas Ruffenach évoque la trajectoire ascendante de l’entreprise familiale FORTAL et les apports sur la durée de MBA Capital Strasbourg MBA Capital est à même d’intervenir sur plusieurs problématiques, bien souvent interconnectées, lorsque le spécialiste des opérations de haut de bilan et des fusions-acquisitions accompagne une entreprise face à ces enjeux. C’est ce que nous raconte Nicolas Ruffenach, président de Fortal : une entreprise familiale qui a gravi l’échelle du succès et qui s’apprête à prendre encore plus de hauteur !